Testeur : @Tecoub
Musique : Carlos Santana – Saideira
Lieu : Mon salon
Conditions : Briquet torche — 20°C — Coupe à la guillotine.
Accompagnement : Ron Diplomatico – Añejo
Après la République Dominicaine et un soupçon de Mexique, il est temps de passer aux choses sérieuses : Cuba !
Et on va commencer Cuba avec ce qui est sans doute mon cigare préféré, le Epicure 2 de chez Hoyo.
Et pas n’importe quel E2, une version non baguée de 2003 s’il vous plaît…
Acheté il y a quelques temps et conservé dans mon humidor, ce robusto à la belle cape maduro (limite oscuro), assez nervuré est une édition limitée faite à partir de feuilles cueillies en 2003.
Je n’irai pas par quatre chemins, ce cigare est puissant, comme toute la production de chez Hoyo, il ne convient donc -hélas- pas à tous les palais. S’il ne produit pas beaucoup de fumée, ce n’est pas important vus les arômes suaves, sucrés et épicés qu’il offre.
Même à cru, ce cigare est fort et robuste, bien plus que sa version « classique ». Ces quelques bouffées mettent -grâce à la musique- tout de suite dans l’ambiance. En fermant les yeux on se verrait presque sur les plages de La Havane, au son de cette musique si métissée…
Digressons d’ailleurs quelques instants la-dessus. Europe, Afrique bien sur, mais aussi Amérique, Asie et cultures autochtones, la musique cubaine est un véritable creuset. Conga, Cha-cha-cha, Jazz Afro-cubain, Mambo, Rumba … La liste de genre semble infinie. Leur point commun, ce je-ne sais-quoi qui donne le sourire, une furieuse envie de danser, et, associé à ce superbe Ron vénézuélien (sacrilège, je sais), donne à voir plages de sable fin, eaux turquoises, palmiers et grand soleil. Les vacances quoi.
Cette digression pourquoi ? Tout simplement car à l’image de la musique pré-mentionnée, ce cigare est un véritable melting-pot. On y trouve de tout -principalement de la force de caractère-, du cuir, de la terre, des épices bien sur, mais l’important n’est pas là.
L’important se trouve dans ce je-ne-sais-quoi qui rend bien, juste bien. Ce petit jeu de guitare, la température ambiante, le mélange des saveurs entre le Ron et le cigare … Tout semble travailler de concert pour rendre ce moment parfait.
Et le cigare donne du sien. Le tirant étant agréable et homogène, la température de combustion relativement constante, et le tout sans « taper » sur le crâne.
Tout cela permet de fumer tranquillement pendant une petite heure, sans forcer.
Le seule problème de ce cigare est en fait qu’il est rarissime. Les feuilles le composant étant celles de la récolte de 2003 -d’où son nom- qui ont été laissé sécher pendant environ 10 ans avant d’être assemblées dans ce module. Ils sont donc proposés dans des quantités limités, sans espoir d’en ravoir à nouveau.
Ce problème est néanmoins finalement assez mineur, Hoyo proposant régulièrement des éditions limitées, et leur gamme étant suffisamment conséquente pour plaire à tous.
En toute subjectivité, ce cigare mérite bien un 16/20. Rond et puissant sans faire mal au crâne. Suffisamment complexe pour rester intéressant. Se mariant bien avec les spiritueux. Exclusif. Bref, ce cigare à tout pour plaire, seul sa puissance, qui encore une fois, ne conviendra pas à tous les palais, risque d’en rebuter certains.
Ce Hoyo permet aussi de faire mentir Giacomo Leopardi qui disait que « le plaisir est toujours passé ou futur, jamais présent ». Pour les amateurs de cigares corsés, le Épicure 2 non bagué de 2003 est un plaisir bien présent.
Test rédigé par Tecoub