La maison Balmoral continue d’innover avec une gamme « oscuro » qui écrème les meilleures feuilles de tabac en ne gardant que 5% de leurs feuilles pour confectionner cette gamme. Ce blend manufacturé en République Dominicaine s’appuie sur les tabacs sélectionnés pour la tripe de son grand frère, le Gordito Añejo XO. Ces feuilles sont également portées à maturité, d’où l’étiquetage XO (qui n’est pas une appellation dans le milieu du cigare).
Une cape qui fait toute la différence
En dehors de la sélection drastique des feuilles qui composent ce cigare, le caractère différenciant du Gordito Añejo XO Oscuro est d’être habillé d’une cape très sombre. Celle-ci provient de feuilles de tabac mexicains (San Andrès) qui ont grandi en plein soleil et ramassées selon la méthode stalk-cut.
Ce choix permet au cigare d’afficher une intrigante couleur foncée, dite maduro, mais également d’apporter des notes légèrement terreuses.
Un blend audacieux
Vous aurez noté la présence dans la tripe de tabac brésilien (comme les Davidoff Escurio) ce qui est assez rare. Mélangé au tabac dominicain Olor et nicaraguayen, cette touche brésilienne apporte équilibre et rondeur au blend, ce qui semble impensable à vue d’oeil. Bref, oubliez tout ce que vous pensez sur le blend, ici le maître assembleur a créé un cigare complexe qui ne se lit pas uniquement sur la couleur de sa cape.
La dégustation
Ce cigare Balmoral évolue classiquement en 3 tiers, mais pour un module short c’est rythmé. Les fumeurs pressés apprécieront fumer un module qui évolue vite.
A cru, le module tire bien, mais sur les 2 modules fumés en même temps nous avons pu constater deux qualités de tirage différentes. Soyez sans crainte, la possibilité de trouver un cigare Balmoral bouché est assez rare car ils sont testés en machine.
1er tiers : le cigare émet une fumée blanche généreuse. Il offre une longueur en bouche complexe à commenter. Il s’agit d’une petite amertume, comme celle d’un café bien torréfié. On retrouve les notes terreuses sans doute apportées par la cape. Le cigare surprend car il n’est pas aussi fort qu’il voudrait le montrer (attention, il n’est pas doux non plus !). Il faut noter une touche de boisé également.
2ème tiers : le cigare a perdu sa pointe d’amertume (qui allait si bien avec ma bière IPA), et les arômes chaleureux du chocolat amer, du café et du poivre ont remplacé les interrogations du 1er tier. Ce deuxième tier est divin !
3ème tiers : le poivre prend le dessus avec légitimité pour une conclusion rapide. Dans les 15 dernières minutes, le cigare parait difficile à manipuler mais c’est simplement qu’on est en train de se brûler les doigts.
Ce petit module est trompeur. Derrière une cape maduro, il y a un travail intéressant sur l’assemblage. Les feuilles portées à maturité lui apportent équilibre, tout comme l’apport de feuilles brésiliennes. La cape apporte donc un bonus aromatique en début de dégustation.
Il vous faudra 40 minutes environ pour déguster ce module. Vous aurez même le temps de constater plusieurs évolutions aromatiques intéressantes.