Femmes & cigares : Mélanie Jaoul, quand cigare rime avec sensualité

Fidèle participante à nos soirées networking, Mélanie Jaoul est Maître de conférence en Droit à l’Université de Montpellier. Grâce à ses publications épicuriennes sur les réseaux sociaux Mélanie est devenue une véritable ambassadrice du cigare au féminin. Lors des événements du Cigar Social Club, elle manie aussi bien l’art d’allumer un cigare que le franc-parler. D’ailleurs, nous saluons son tweet (cf. bas de page) où elle s’étonne du titre choisi par Madame Le Figaro pour y parler de cigare, whisky et belle mécanique. Ceci attise notre curiosité, Mélanie, quelle fumeuse es-tu ?

 

J’aime le rituel du cigare… qui commence dès l’achat… j’en achète toujours minimum trois pour avoir le choix en fonction de mon humeur au moment de fumer. Ensuite quand tu le fumes, prendre le temps de le toucher, le humer, le préparer… l’allumer délicatement en prenant le temps et enfin faire rouler ses arômes dans sa bouche… C’est très sensuel je trouve et contrairement à l’idée commune, féminin je pense… C’est comme l’univers de la cuisine, les hommes ont longtemps pensé que ce n’était pas féminin mais la sensibilité des femmes a permis à ces dernières de s’y épanouir…

Je ne sais pas définir quelle fumeuse je suis mais je dirais que je suis une fumeuse épicurienne. C’est un « plaisir » et je ne suis pas experte alors j’apprécie d’apprendre à chaque fois, notamment lors des CSC… Je fume régulièrement, presque tous les week-ends, le plus souvent avec des amis et autour d’un verre… Pour moi, le cigare c’est un moment plaisir, de convivialité qui, en général, de mon autre passion : le whisky…

 

As-tu des modules préférés ?

Longtemps mon cigare préféré a été le Siglo III de Cohiba… J’aime les gros modules qui ont du caractère et un bon tirage… Après tout est une question de moment… L’après-midi un galan de flor de selva ou un Hoyo de Monterrey épicure n°2 sont parfaits car pas trop forts, ils s’accordent parfaitement avec un thé ou un café fin…

Bien-sûr j’aime beaucoup les cubains comme Cohiba, H. Upmann, Hoyo de Monterrey, Partagas, Roméo y Julieta… mais je trouve que la qualité des capes laisse parfois à désirer ces derniers temps et je crains que ça n’aille pas en s’arrangeant… A New-York, j’ai redécouvert les Davidoff, surtout la série Nicaragua et d’ailleurs c’est le terroir qui me plait le plus ces derniers temps : par exemple le gran reserva chez A. Flores (half corona) ou le pitbull carlito… très épicés, des arômes de sous-bois avec une amertume intéressante…

 

Quand as-tu fumé ton premier cigare

Mon premier cigare, c’était en 2012, sur une plage privée avec une pina collada… un cubain sans bague ramené par une connaissance… une révélation, j’ai fumé les 3 autres dans la semaine et je suis tombée dedans avec bonheur !

 

Ton anecdote « cigare » préférée

Lorsque j’étais à New-York, je suis rentrée dans une célèbre civette pas loin de la 5e avenue avec mon partenaire… Pendant de longues minutes la vendeuse a fait l’article à ce dernier, ne daignant pas m’accorder la moindre attention… au bout de cinq minutes, lorsque nous lui avons signifié que c’était pour moi – monsieur n’en fumant que très exceptionnellement – elle était toute gênée et surprise… Ce genre de situation me fait toujours rire…

 

En tant que femme, qu’évoque le cigare pour toi ?

Pour moi, fumer un cigare n’est pas si différent que déguster un alcool ou savourer un plat raffiné… Ce n’est pas masculin, ce n’est pas féminin… c’est universel… J’aimerais que les hommes – et les femmes – cessent de juger une femme simplement parce qu’elle aime le cigare… En effet, chaque fois que tu dis aimer le cigare (et le whisky) à un homme, les réactions sont la plupart du temps toujours identiques.

 La plupart du temps, il te dit que ce n’est pas féminin et t’explique que c’est inélégant une femme qui fume un cigare… Le reste du temps, ils trouvent ça génial et il s’ensuit une discussion un peu gênante sur la fantasmagorie que « femmes et cigares » fait naître chez lui… Du coup, lorsqu’un homme se met à te parler réellement cigare comme on parle entre fumeurs c’est très rafraîchissant et plaisant ! J’ai la chance de fréquenter un club de cigares où nous sommes 30 à 40% de femmes lors des événements mais dès que j’en sors, ça interpelle et ça ouvre la voie à des remarques déplacées.

Ce que je voudrais c’est dire à chacun que le cigare n’est pas réservé à une élite, ce n’est pas réservé à un sexe, c’est un plaisir riche, formateur, universel qui permet de rencontrer des gens de tous horizons, de tous niveaux, de tous milieux… alors si vous êtes curieux, n’écoutez que votre envie et fumez !

 

Propos recueillis par Florian REY

 

Fumer nuit gravement à la santé – L’alcool est à consommer avec modération.