Figure incontournable des soirées « cigare » parisiennes, Céline Rocheteau ne manque pas d’énergie pour promouvoir un certain art de vivre. Gastronomie, vin et cigare sont ses hobbies. Elle adore par dessus tout sélectionner, analyser, commenter avec détails ce qu’elle déguste, n’hésitant parfois à traverser la France à l’affût d’un bon plan. Si Céline est une experte (comme en témoigne son excellent résultat au quizz d’une de nos masterclass), comment en est-elle arrivée au cigare ?
Céline Rocheteau
CR : C’est au cours d’un voyage à Agadir, lors d’une partie de golf, j’ai fait connaissance d’un joueur. Le soir, au bar, pendant qu’il commandait un armagnac, il a allumé un cigare et m’en a proposé un. N’ayant jamais fumé ni de cigarettes, ni de cigares, j’ai eu envie de découvrir et il m’a expliqué comment choisir, comment le préparer (allumage, choix de la coupe, tirage…)
Ce cigare était un Cohiba siglo VI. A cru, il avait des arômes de thé, de noisettes torréfiées, très agréable à humer. Un joli bouquet aromatique mais non soutenu. En bouche, au premier tiers, les arômes découverts se confirment, s’intensifient et enrobent le palais. En bouche, au deuxième tiers, une fumée dense et beaucoup d’arômes en même temps miel, fruits secs me faisant penser à une complexité d’un bouquet de saveurs et d’arômes. La sensation de fumer était agréable tel un voyage où le temps s’est arrêté.
Quelle fumeuse es-tu devenue ?
Une fumeuse assidue à la découverte des terroirs et des fabricants. Mais je reviens souvent à mes coups de cœur, aux fondamentaux. Je fume régulièrement chaque semaine dans des endroits publics et accompagnée. Je n’aime pas fumer seule sauf quand je dois faire découvrir des nouveaux cigares lors de mes soirées dégustations.
Quel est ton module préféré ?
J’aime beaucoup les Lanceros et les doubles coronas. Mes 2 terroirs préférés sont Cuba où je découvre encore beaucoup de choses et le Nicaragua. Pour Cuba, j’aime de plus en plus les cigares sans marque mais surtout fabriqués par les torcedors eux-mêmes où chacun a sa « pâte » son assemblage et écoute le consommateur et ses goûts. Pour les marques, La Gloria Cubana, Diplomaticos, Cuaba et Juan Lopez. Pour le Nicaragua, Oliva, et Don Pepin sont mes favoris.
Quel est selon toi le meilleur des assemblages avec le cigare ?
Pour ma part, pas de meilleur assemblage, il y a des assemblages en fonction de son humeur, du moment de la journée… J’aime savourer un thé oolong avec un cigare dominicain comme j’aime boire un champagne zéro dosage avec un lancero cubain.
Et pourquoi ne pas faire de tes passions épicuriennes un métier ?
J’y viendrais peut-être un jour. Pour le moment, je propose et organise des soirées « Diner cigares », des initiations pour les femmes qui souhaitent découvrir le cigare et des soirées Alliances « Le cigare dans tous ses états » où les terroirs, les accords, les arômes sont mis en avant.
Est-ce facile de fumer le cigare quand on est une femme ?
Les femmes veulent de plus en plus découvrir le monde du cigare par plaisir, par curiosité mais aussi pour le partager. Il faut passer cette barrière du regard de l’autre, du regard sur notre gestuelle. Etre agréable, sourire et le tour est joué. En bientôt 13 ans de fumeuse de cigares, je n’ai pris qu’une réflexion sexuelle à une terrasse de café dans Paris. Mes autres expériences décrivaient la réception de compliments ou de questions.
Je terminerais par Osez Mesdames à venir découvrir cet univers, à partager, à déguster…
Enfin, penses-tu qu’il existe des cigares plus féminins ?
Il existe des cigares pour démarrer son apprentissage et prendre du plaisir au début. Après ce sont les envies, le cœur, le conseil des civettes et l’entourage d’amateurs qui guideront. La découverte prime, le cigare est avant tout un plaisir et un partage.
Propos recueillis par Florian REY
Fumer nuit gravement à la santé – L’alcool est à consommer avec modération.