Anniversaire de la mort de Sir Winston Churchill

(Mis à jour le 24 janvier 2021)
Mort le 24 janvier 1965 (il y a 56 ans), chacun des fumeurs de Havane connait Winston Churchill car il était aussi complet qu’accroc aux petits plaisirs de la vie.
Guerrier, politicien puis artiste, l’homme qui signait ses apparitions avec un V de ses doigts avait pris très jeune l’habitude de se fumer un cigare dès le réveil.
Hédoniste, il accompagnait tous ses repas de scotch, parfois dilué avec un peu d’eau. Faut-il y voir ici de la diplomatie anglaise, en analogie au français qui met de l’eau dans son vin ?

Churchill et les cigares

Churchill sortait de sa cave entre 8 et 10 cigares par jour. Cela fait beaucoup, à ce détail près qu’il ne les fumait pas toujours intégralement. En effet, Sir Churchill aimait également mastiquer ses modules.

Il aurait fumé ainsi depuis ses 20 ans environ 150 000 cigares. Son chouchou,  le double corona (un cigare de 19mm de diamètre), sera le premier cigare à être produit en exclusivité pour le premier ministre britannique par la maison « Romeo y Julieta ».

Le « Churchill »

Le Churchill est devenu un nom générique pour désigner le Julieta n°2 de Roméo y Julieta. Le Churchill est donc un cigare de 1,9 cm de diamètre (cepo 47) et 17,8 cm de longueur. Il est nommé ainsi depuis la visite du chef de gouvernement à la fabrique cubaine Romeo y Julieta en 1947. Pas très sympathique pour les Français puisque ce même cigare s’appelait depuis la 1ère guerre mondiale le « Clémenceau »…

Fumer comme Churchill

Churchill n’était pas un fumeur commun. On peut lire sur cigarafficionado qu’il utilisait un morceau de papier au bout de son cigare pour éviter de le rendre trop humide. Grâce à ce « Bellybandon », il évitait ainsi un touché direct du cigare et réduisait son apport en nicotine. Astucieux !
Le faisait-il aussi pour éviter d’avoir des morceaux de tabac entre les dents ?

Bien qu’il reçut de nombreuses guillotines en cadeau, il n’en utilisera presque jamais. Même l’emporte-pièce qui était attaché à la chaine de sa montre à gousset faisait de la figuration.
Ce que préférait Churchill pour allumer son cigare, c’était humecter le bout son double corona et le percer avec une longue et grosse allumette importée du Canada.
Il testait ensuite son perçage en soufflant de l’autre côté pour jauger le tirage.
On touche presque à l’ingénierie.

Enfin, le diplomate utilisait une bougie, qui était toujours à ses côtés, pour relancer son double corona, juste après s’être débarrassé (maladroitement) des cendres dans son cendrier fétiche (en argent s’il vous plait). Ce dernier, offert par un ami, le suivra dans tous ses déplacements.

Si ceci vous paraît infiniment élégant, sachez que Churchill avait peut-être tendance à négliger la cendre en la laissant tomber un peu partout. Surtout sur ces costumes. So British.

Du champagne Pol Roger au « papa cocktail » pour accompagner les cigares

« – Monsieur Churchill, vous êtes ivre ! » lançait Lady Astor à Winston Churchill qui entra dans le classement des répliques les plus cinglantes de l’histoire en rétorquant ainsi  :
« – Et vous, Madame, vous êtes laide… Mais moi, demain, je serai sobre ! »

Champagne Pol Roger, Bordeaux,  Martini, Porto, Cognac étaient consommés jusque tard dans la nuit, pour ensuite recommencer tôt le lendemain avec le fameux « papa cocktail ».

Le « papa cocktail » est un cocktail à base de Johnnie Walker et d’eau que Churchill apprendra à aimer pour des raisons sanitaires, lors de sa jeunesse en Inde et en Afrique du sud.

Churchill alternait toutes ces boissons, mais l’Histoire ne précise pas quel était son alcool favoris pour accompagner ses cigares.

Si Winston Churchill a une réputation si sulfureuse c’est sans doute parce qu’il consommait en public, en toute circonstance et en grande quantité. Quand on demandait à l’auteur Warren Kimball si Churchill était alcoolique, il répondait  « aucun alcoolique ne pourrait boire autant !« .
Même s’il apparait évident que l’Homme qui a marqué l’Histoire était un grand alcoolique, tout son entourage semblait vouloir préserver leur « Leader » d’un tel statut, sans pour autant nier les faits.

 

Que retenir de Churchill ?

Aujourd’hui Churchill est un nom sacré dans le domaine du cigare. Il laisse pour héritage des noms de modules prestigieux (les Short et Wide Churchill chez Romeo y Julieta,  le Sir Winston chez Upmann) et aussi un type de module : le Churchill (17cm avec un cepo de 47).

Ce nom évoque un imaginaire incroyable, souvent garant de succès commerciaux. Le Café Le Grain a par exemple baptisé son fumoir « le Churchill » en hommage à l’homme d’Etat.

La marque Davidoff a lancé ses gammes « Winston Churchill » et « The Late Hour  » dont la tripe a vieilli pendant 6 mois dans des fûts de whisky (single malt). D’ailleurs, la marque serait la seule à bénéficier de l’accord de la famille pour exploiter ce nom (selon notre ami Ker Mc Gwalch)

Nous retenons aussi du personnage une hygiène de vie peu recommandable mais qui fera sa légende. Mort à l’âge de 91 ans, Winston Churchill ironisait sur les secrets de sa forme. : « Je bois beaucoup, je dors peu et je fume cigare sur cigare » ou encore « Cigares. whisky et peu de sport ».