Blaise de Sébaste – le parcours d’un cadre financier qui a tout plaqué pour devenir artisan tailleur

De plus en plus de cadres plaquent tout pour devenir artisan. C’est justement l’histoire de Benoît Aguelon, co-fondateur de la maison Blaise de Sébaste Artisans tailleurs depuis trois ans. Derrière le tailleur se cache aussi un épicurien qui ne fait pas dans la demi-mesure.

C’est dans un appartement de Neuilly que Benoît Aguelon nous reçoit. Le tailleur a la chance de travailler chez lui, avec son associé et leur équipe. Sa famille n’est jamais loin. Son atelier où travaillent les tailleurs sert aussi, avec de confortables canapés, à recevoir de façon accueillante. Après une présentation des dernières réalisations en cours, Benoît nous propose de nous y installer confortablement, et de déboucher une bouteille de « Green Spot », whiskey irlandais, qui donnera du rythme à notre conversation.

Devant de veste – après premier essayage, avant la pose de la garniture intérieure.
Tissu laine vierge Super 150 (90%) – cachemire (10%)

Comme son associé, et plus largement leur équipe d’ouvriers tailleurs, Benoît est un passionné qui a su changer de vie et amorcer le virage que tant de cadres parisiens aimeraient savoir négocier.
Il co-fonde Blaise de Sébaste, maison d’artisans tailleurs, en 2014 avec son associé François Coffy, afin d’accompagner les personnes qui font appel à eux dans ce qu’ils appellent un parcours d’élégance. Attachés à un cadre intime et convivial, leur souhait est de traduire par le vêtement l’idée que les clients se font d’eux-mêmes et de leur élégance.

Cette vision est le fruit d’une rencontre entre les deux fondateurs, sur les bancs de l’école des tailleurs (Association Formation Tailleur), avec la conviction partagée de maîtriser la confection de costumes artisanaux de la création à la livraison, par la coupe et la couture de bout en bout.
Pour Benoît, c’est l’aboutissement d’un cheminement personnel. Issu de HEC, avec un début de carrière dans la finance, il constate à la naissance de son premier enfant qu’il aspire à une vie professionnelle différente. L’authenticité, le travail méticuleux sans le culte de l’urgence devient une nouvelle priorité. La proximité de sa famille est un luxe qu’il apprécie.

Cet épicurien de 40 ans, sait très bien ce qu’il aime. Ses cigares, il partage systématiquement accompagné d’amis et de whiskies précieusement choisis. Il ne lui est arrivé qu’une fois de profiter seul d’un cigare, dans le fameux fumoir Davidoff à Genève. Bonus supplémentaire : le partage d’un single malt en fin de journée avec son associé, un client, son épouse (NDLR : ou le fondateur d’un club de cigares). Cela constitue un « sas », propice au debriefing et à la réflexion entre associés. En termes de whiskies, Benoît se considère comme un « pied tendre » : il aime la rondeur et les flacons exclusifs. Il ne se laisse pas impressionner par l’ingéniosité des marques de whisky à vouloir utiliser tous types de fûts. Il préfère l’authenticité au name-dropping des finitions. Et, au final, cela peut résumer une partie de l’ADN de Blaise de Sébaste : Se faire plaisir, faire plaisir, trouver des idées originales, tout au respect scrupuleux de l’art tailleur traditionnel.

En effet, faire appel à Blaise de Sébaste, c’est entrer dans l’univers luxueux du tailleur de grande mesure, pour la réalisation de pièces qui sont toujours des pièces d’exception. Tout est réalisé à la main, avec plus de 60 à 70 heures de travail.

Discrets sur leurs clients, Blaise de Sébaste s’adresse à des entrepreneurs, des professions libérales, des dirigeants de grandes entreprises qui partagent le souci de l’élégance, sans toutefois toujours s’y intéresser. Benoît cite le cas d’un client qui a conscience de l’importance de l’élégance par le biais d’un costume « statutaire », mais qui n’y a pas de réel intérêt : Aussi, il sous-traite à François et Benoit la composition de sa garde-robe et de son renouvellement !
D’autres clients, authentiques épicuriens n’hésitent pas à entrer en compétition dans les pièces exceptionnelles, par cahier des charges interposés ou même par l’intermédiaire des réseaux sociaux de Blaise de Sébaste : Il arrive qu’un client venu pour un costume classique ajoute à sa commande la confection d’une pièce inspirée des travaux en cours présents dans l’atelier.

Attachés à fournir le meilleur service à ses clients, François et Benoît ne proposent que des drapiers les plus luxueux, parmi des italiens, anglais, écossais, irlandais. Leur goût de l’exclusif les amène à référencer des produits atypiques comme de la vigogne, de la laine vierge brune non teinte, ou des tweeds de petites filatures dont ils ont l’exclusivité.

Vous l’avez compris, tout le monde se fait plaisir lorsque vous faites la connaissance de Blaise de Sébaste.

PS: comptez à partir de 3300 euros pour être initié à la grande mesure et à l’art de vivre de Blaise de Sébaste.